« J’avais envie de m’investir pour le bien commun et besoin de faire ma part d’efforts pour l’environnement ». Célia est ingénieure en géologie et environnement. Depuis six mois, elle vient bénévolement donner quelques heures de son temps, chaque semaine, pour entretenir le jardin du Domaine. Dans une interview, elle nous raconte son parcours, son expérience au Campus, l’équilibre qu’elle a construit entre son activité professionnelle et sa mission de bénévole.
Peux-tu nous présenter ton parcours ?
Mon parcours est assez simple : j’ai intégré une école d’ingénieur en géologie très orientée terrain. Pendant mes études j’ai voulu travailler pour de la géothermie -des systèmes de chauffage ou de refroidissement basés sur la chaleur naturelle du sous-sol- mais j’ai rapidement observé le peu de débouchés dans ce domaine. J’ai donc changé mes plans et rejoint une entreprise de travaux publics.
Au bout de 3 années dans cette structure, j’ai réalisé que je n’étais pas à ma place, rythme effréné de travail, enrichissement des actionnaires sans réflexion de redistribution. J’ai alors décidé de changer de poste pour rejoindre ceux qui étaient précédemment mes clients en postulant à la communauté de communes du Pays de Montereau, en février 2021. J’y ai trouvé un environnement plus lumineux pour moi, respectueux et pourvu de sens.
Comment as-tu connu le Campus de la Transition ?
En passant devant, tout simplement.
Pour mon travail, j’ai l’habitude de sillonner tout le territoire, c’est comme ça que j’ai croisé le Campus sur ma route, et que je l’ai repéré. A ce moment-là je n’avais pas pris le temps de me renseigner sérieusement car j’étais très occupée. Quand j’ai changé de travail, j’ai eu davantage de temps libre et surtout plus d’énergie. C’est là que j’ai postulé pour être bénévole au Campus et aider au jardinage.
Comment ton implication dans le projet a-t-elle débuté ?
J’ai d’abord rencontré Vannak avec qui on a sympathisé mais qui émettait des réserves sur ma demande d’être bénévole sans habiter sur le site. Sa vision du Campus, au-delà des missions, intègre les nombreux moments de partage. Ce que je comprenais tout à fait, et j’avais d’ailleurs le souhait de participer aux événements de temps à autre, mais j’avais surtout très envie de jardiner dans un contexte tel que celui-ci, qui ne pouvait être que bénéfique pour moi (et bénéfique pour le Campus également).
Finalement j’ai pu commencer en avril, en venant un soir par semaine, sans jour fixe pour les premières semaines.
Que fais-tu en termes de jardinage au Campus ?
Je m’occupe de toutes les tâches qu’il peut y avoir en fonction de la période : désherbage, plantation des légumes, entretien des tomates dans la serre, cueillette des légumes, soin des animaux… J’aide aussi aux chantiers ponctuels comme la mare aux canards ou le bouchage des nids de poule par exemple.
Quel est ton rythme entre tes activités professionnelles et ton engagement ici ?
Je viens une fois par semaine après ma journée de travail. J’ai la chance de pouvoir terminer à 17h et j’essaye de venir le plus souvent possible en vélo, ce qui me permet d’arriver au Campus vers 17h30.
Je passe d’abord dire bonjour à l’équipe de cuisine et aux personnes qui sont sur le site. Puis de 17h30 à 19h30 je m’occupe du jardinage. Parfois je reste dîner au Campus.
Je viens aussi en visite certains week-ends lorsqu’il y a des événements, comme pendant la SALT (semaine des alternatives low-tech), pendant le camp climat de cet été, ou pendant les journées découvertes par exemple.
Comment as-tu trouvé ta place dans les équipes et plus largement dans l’écosystème des personnes présentes au Campus ?
Mes horaires de présence sur le site font que je suis un peu en décalage par rapport aux bénévoles qui s’engagent pour 3 semaines et vivent sur place. Ils finissent leur journée à 18h, presque au moment où j’arrive. Du fait de cette contrainte j’ai mis un peu de temps à identifier et rencontrer les habitant.es du Campus. Néanmoins j’ai la chance d’avoir le contact social très facile et d’être à l’aise pour discuter. Petit à petit, au fil des rencontres les week-ends, je me suis liée d’amitié avec pas mal de Campusien.nes.
Aussi, entre le mois d’avril et le mois de juin, il y avait de nombreux.ses de bénévoles au potager. Lorsque j’arrivais le soir, ils et elles étaient encore sur leur mission de l’après-midi donc j’allais simplement les rejoindre, et certain.es restaient en ma compagnie jusqu’à 19h30. Sinon souvent ce sont Vannak, Jean-Baptiste ou Philippe qui restent au potager avec moi. Ces moments me permettent de faire leur connaissance et de tisser des liens.
Et puis, maintenant que je connais bien les lieux, ça m’arrive aussi de travailler toute seule. Je demande aux référents quelle mission est urgente et je m’en occupe. Ça me fait aussi du bien parfois.
Qu’est-ce que ton expérience ici t’apporte ?
Mon changement de travail a de nouveau déclenché en moi des questionnements. J’ai envie de m’investir pour le bien commun et besoin de faire ma part d’efforts pour l’environnement. Ça me soulage beaucoup d’être bénévole ici, ça me permet de mettre la main à la pâte pour ne pas subir la situation. Je me nourris de l’optimisme du Campus qui m’apaise, je me sens active en contribuant au projet.
Est-ce que tu recommandes cette expérience du bénévolat régulier longue durée ?
Oui bien sûr que je la recommande ! Cette expérience donne envie de venir vivre au Campus.
Il faut tout de même prendre soin de discuter avec les responsables des missions pour trouver un équilibre. Effectivement, les horaires de disponibilités des bénévoles comme moi sont souvent les moments de repos des salarié.es. Mais hormis cette contrainte, je recommande évidemment cette expérience. Je pense que quiconque passe par le Campus en ressort enrichi !