Direction l’Espagne pour la troisième Conférence mondiale de l’UNESCO sur l’enseignement supérieur. L’événement, qui a pris place à Barcelone du 18 au 20 mai derniers, visait à « remodeler les idées et les pratiques dans l’enseignement supérieur en vue d’assurer un développement durable pour la planète et l’humanité ». Temps forts, perspectives et participation du Campus de la Transition : voici le WHEC 2022 en résumé.
Un paysage cosmopolite d’acteurs de l’enseignement
Dans la capitale de la Catalogne, c’est dans le cadre de la « semaine de l’enseignement supérieur » que la conférence s’est inscrite. Un vaste éventail de manifestations, rencontres et expositions qui se tenaient en parallèle, donnaient de l’ampleur au mouvement. La Conférence mondiale de l’UNESCO se trouvait à la croisée des chemins et accueillait en son sein plus de 2000 participants et participantes. Au total, ce sont 139 pays qui étaient représentés, en ligne ou sur place. L’organisation précise l’ambition pour l’événement de « devenir une conversation mondiale nourrie par des récits divers sur l’enseignement supérieur » en insistant sur la fondamentale « construction collective ». Pour y parvenir, nombre d’acteurs de l’enseignement supérieur étaient conviés : organisations intergouvernementales et régionales, décideurs, collectifs étudiants, structures engagées, responsables universitaires, sans oublier la société civile.
La réorientation de l’enseignement supérieur au coeur de la conférence
L’UNESCO ne cache pas ses aspirations : pour faire face au défi de l’humanité et de la planète, l’éducation, et en particulier l’Enseignement Supérieur, doivent être considérablement transformés. La conférence se focalise sur plusieurs échelles (normes, politiques, parties prenantes, universités, réseaux…) pour traiter la question dans sa globalité. L’organisation onusienne tente ainsi de créer des alliances pour générer de nouvelles formes d’apprentissage et systèmes d’enseignements qu’elle qualifie de « plus ouverts, inclusifs, équitables et collaboratifs, axés sur la complexité et les enjeux du monde actuel ».
Bilan de cette édition : Stefania Giannini, Sous-Directrice générale de l’UNESCO pour l’éducation, a présenté une feuille de route pour guider la transformation de l’enseignement supérieur durant la prochaine décennie. La Conférence s’est donc clôturée sur le fruit de ce travail nommé « Dépasser les limites : nouvelles pistes pour réinventer l’enseignement supérieur ».
Double intervention pour le Campus de la Transition
En matière de transformation de l’enseignement supérieur, le Campus de la Transition n’est pas en reste. Dans la ville méditerranéenne, des visages familiers arpentaient l’événement et prenaient part aux discussions sur ce sujet de prédilection du projet. Résultat d’une double sollicitation, les participants et participantes ont bénéficié d’une conférence de Cécile Renouard. Ils et elles pouvaient également assister à une table ronde animée par Tom Renault, chef de projet pour la formation et l’accompagnement des établissements d’enseignement supérieur.
« La transformation de l’enseignement supérieur à l’heure de la Transition » tel était le sujet traité par la Présidente de l’association. Quel rôle peut jouer l’enseignement supérieur dans la transition écologique et sociale ? Quelle approche faut-il développer pour répondre aux enjeux de la transition ? Que fait le Campus de la Transition pour contribuer à ces transformations ? En quinze minutes, elle aborde les contours de la question via la perspective spécifique du Campus. Pour visionner la conférence, c’est par ici.
Dans le sillage de cette conférence, c’est au détour d’une table ronde que Tom Renault invitait ses convives à échanger sur la thématique de : « l’apprentissage par la pratique : une expérience transformante pour l’éducation à la soutenabilité ». Au micro, nous pouvions écouter les apports de : Vanessa von der Heyde, co-directrice du Sustainability Institute (Afrique du Sud) ; Juliana Schneider, ancienne étudiante du Schumacher College (Royaume Uni) et fondatrice de la Escola Schumacher Brasil ; Christian Koenig, responsable des formations d’enseignants au Campus de la Transition. Discussions autour de la nécessaire évolution des approches pédagogiques pour appréhender la nature systémique et complexe des enjeux de soutenabilité. Par leur témoignage, ces quatres personnalités ont pu présenter ces institutions qui s’efforcent de développer une démarche expérimentale, ancrée dans un contexte local, et ouverte sur le monde. Le replay de la table ronde (en anglais) est disponible ici.
Au terme de cet événement, les ressentis paraissent teintés d’une petite déception : celle d’une audience en comité plus restreint que ce qui était attendu. Pour autant, la qualité des exposés et l’invitation à cette conférence mondiale assoit et renforce la position du Campus, comme acteur clé de l’enjeu de transformation de l’enseignement supérieur.