Portrait du mois


Clément Martel, nous raconte son passage au Campus de la Transition en tant que service civique au pôle formation. Pour lui, son immersion va bien au delà de ce qu’il avait imaginé. Retour sur son expérience.

“Voilà comment je peux essayer de résumer ce qui m’a amené au Campus de la Transition : cursus en école d’ingénieur, questionnements sur l’efficacité et le sens d’un engagement “classique” vers lequel amène ce genre de cursus, volonté d’aller plus loin dans l’expérimentation d’un mode de vie sobre et collectif. Il se trouve que ce lieu correspondait parfaitement à ces envies, je me suis donc engagé dans un service civique de 8 mois en co-animation de formations. Je savais à peu près ce qu’on y faisait, mais je ne m’attendais absolument pas à vivre une expérience comme celle que j’ai vécue.

Elle illustre parfaitement à mon sens la pédagogie tête-corps-cœur que nous nous efforçons d’incarner, formation après formation. Je vais donc modestement m’en inspirer pour tenter de vous partager ce que j’ai pu vivre au Campus.

Dans la tête d’abord,

Je me suis familiarisé avec la pédagogie systémique des 6 portes, j’ai découvert plusieurs ateliers que j’ai eu la chance d’animer, et surtout j’ai fait des dizaines de réunions pour aboutir à un atelier Sobriété de qualité (j’espère !). Mais au-delà du cadre du service civique, les lectures sur les oppressions systémiques, l’écologie politique et autres sujets hautement passionnants ; les échanges existentiels avec forjoies, compagnons ou bénévoles qui s’étirent à l’infini ; ou les débats exigeants sur les stratégies de réponse à la crise environnementale, m’ont fait vivrem’ont beaucoup nourri ! Moi qui suis très “tête”, j’ai été servi pendant ces 8 mois…

dans le corps ensuite

Au-delà d’une liberté très précieuse pour moi de continuer une pratique physique régulière, je me suis amusé à proposer des cours de yoga pour tout le monde, j’ai participé à des ateliers de danse libre et aux fameux cours de Bachata au Mojito Club, j’ai couru en équipe dans le noir et le froid, je me suis perdu dans la forêt de Fontainebleau, j’ai cuisiné, bricolé, nettoyé, mis les mains dans la terre, tenté de ramener les moutons dans leur enclos… Et surtout, j’ai fait des dizaines de bals folks tellement conviviaux et joyeux, qui se sont souvent terminés en moments de danse, hors du temps. Plein de souvenirs qui resteront longtemps / gravés dans ma mémoire !

et le coeur comme ciment.

Mais tout ça n’est rien comparé à tout ce que j’ai appris côté “cœur” : humainement et intérieurement. Oui je sais c’est très cliché (vous noterez que j’ai quand même évité l’expression “aventure humaine”) ! Pourtant, le brassage permanent du Campus – entre habitants long terme, moyen terme, bénévoles ou encore groupes de passage – est une richesse inestimable pour échanger et apprendre des autres et de leurs parcours… Même s’il faut bien dire que c’est (très) intense au quotidien ! Vivre au Campus pour moi, c’est donner et recevoir en permanence, et de ce fait grandir à une vitesse incroyable. Une pratique quotidienne de l’écoute, de la curiosité envers l’autre, du discernement intérieur, de la compréhension et de la communication de ses émotions.

J’ai la sensation d’avoir bien plus appris en 8 mois qu’en tout un cursus scolaire. Je crois que ce lieu réussit à générer chez les gens qui y passent une empathie pour ce qui n’est pas nous : toujours voir l’autre comme un sujet et non pas comme un objet. C’est tout simple, et à la fois extrêmement puissant et hautement nécessaire au vu de l’ampleur des changements que nous devons engager.

Impossible de tout dire en un petit témoignage… Le Campus est loin d’être parfait mais c’est un lieu qui abrite une richesse humaine incroyable et il a toujours besoin qu’on lui donne un coup de pouce, que ce soit en bénévolat ou sur un temps plus long. J’espère donc que ce témoignage pourra donner envie à d’autres d’y passer pour un petit bout de leur parcours 😉

Ajouter un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut