Il y a 7 ans, le 21 décembre 2017, l’association du Campus de la Transition était fondée lors d’une réunion à Paris : 7 ans, l’âge de raison !
Relire cette histoire, c’est faire mémoire des réalisations successives, des tâtonnements, des crises internes… et du contexte dans lequel se déploie le projet. Lors du confinement de 2020, nous espérions que s’accélère l’avènement du « monde d’après », marqué par la reconnaissance de nos vulnérabilités et de nos interdépendances, par la recherche de la sobriété solidaire, pour créer les conditions d’une planète habitable aujourd’hui et demain. Cinq ans plus tard, les trajectoires collectives sont très insuffisantes et l’écologie reste un sujet relégué derrière bien d’autres priorités, souvent décrié comme partisan, punitif, irréaliste ; alors même que les catastrophes en série sont sous nos yeux.
Quels chemins emprunter ensemble ?
La première manière de lutter contre le sentiment d’immobilisme et de régression est d’agir, quotidiennement, là où nous sommes : l’action partagée dans notre living-lab à Forges nous permet de voir pousser des fleurs, des fruits et légumes.. et à travers cela de nourrir l’espérance engagée. Le chemin du monde d’après, c’est l’invitation à espérer à travers tout, en traçant son chemin à petits pas, résolument, patiemment… à expérimenter combien simplicité de vie et convivialité vont ensemble… à puiser des forces qui permettent de surmonter les inévitables désaccords, les échecs et les crises, en regardant le possible qui s’ouvre (what if… ? nous dit Rob Hopkins, initiateur du mouvement des villes en transition).
Changer les règles du jeu
Cet ancrage quotidien et local constitue les petites victoires à petite échelle, parfois d’abord avec nous-mêmes, et elles nous permettent d’œuvrer avec d’autres pour changer les règles du jeu et tenter le changement d’échelles. Cela n’est ni du repli identitaire, ni un choix exclusif des autres dimensions de l’action : seulement la reconnaissance qu’agir aussi et d’abord là où nous avons prise peut nous donner à la fois des racines et des ailes.
Dans les formations du Campus de la Transition, nous aimons proposer des relectures sous l’angle « épine, bourgeon, fleur ».
L’épine, ce qui nous fait mal, nous pique, nous aiguillonne ; le bourgeon, ce qui est en devenir, qu’il faut soigner avec attention ; la fleur, la lumière qui est donnée, à recevoir avec allégresse sans préjuger de la suite.
Bonne année en solidarité avec tous celles et ceux qui luttent et combattent pour notre monde commun !