La lecture du mois : « Journal d’un corps »


Ce mois-ci, on vous partage le roman de Daniel Pennac Journal d’un corps. Il défend la lecture irrationnelle, dans le sens où selon lui il est bon pour les lecteur·ices de se plonger à leur façon dans le récit à travers des lectures de passages à divers moments de l’intrigue pas forcément lié les uns aux autres. De plus son écriture est légère, ponctuée d’humour, il arrive en quelques mots à nous plonger dans l’imaginaire qu’il dépeint.

Journal d’un corps est un roman paru en 2012 aux éditions Gallimard, il existe également une version illustrée par Manu Larcenet. Dans ce roman, nous suivons le point de vue du narrateur qui raconte à travers un journal qu’il tient de ses 12 ans jusqu’à sa mort, les sensations de son corps. Qu’il s’agisse de sensations ponctuelles ou de réaction de son anatomie par rapport à un évènement. Nous évoluons dans le récit en même temps qu’un organisme entre 1936 et 2010, tous les aspects du corps y sont abordés sans retenue.

Une des forces du récit est que Daniel Pennac décrit, à travers le point de vue du narrateur, les évolutions quotidiennes de son organisme. On observe une montée en puissance de ses ressentis physiques jusqu’à atteindre un changement majeur sur son anatomie. Ainsi le regard qu’il porte sur lui-même et sur le monde qui l’entoure en est altéré. A l’image de ce que doit être son corps à l’égard de celui des autres.

Cependant une des grandes préoccupations du narrateur est de ne pas « se perdre » dans un journal intime et d’y consigner uniquement ce qui est relatif à son corps et ainsi, faire distinction entre corps physique, moral et social.

Le récit prend également une trajectoire sinusoïdale quant au regard porté sur la femme. Le point de vue est celui d’un homme blanc cisgenre hétérosexuel à travers une époque où la sensibilité féministe est quasiment inexistante. Nous assistons tantôt à des commentaires sur le corps et l’attitude d’une femme à travers un corps d’homme, et tantôt à des visions et constations plus modernes qui sont des résurgences de pensées de l’auteur dont il fait part dans son œuvre.

En ce sens, pour une lecture avertie, il est nécessaire d’avoir une sensibilité féministe et ou, à bon entendeur, un avertissement stricto sensu au début du livre, cette précision n’étant pas apporté, il nous a semblé important de vous l’amener à travers cet article.

Crédit photo : Mathis Richard-Delhoum

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