Depuis début juin, habitants et habitantes du territoire de Montereau ont pu assister à un drôle de spectacle en regardant par leurs fenêtres. Voilà en effet trois mois que l’Atelier Ambulant arpente les routes du sud de la Seine-et-Marne, muni de son étrange attirail : un vélo-cargo équipé d’une remorque.
Ses multiples destinations nous intéressent : Montereau, la Grande Paroisse, Marolles-sur-Seine – pour ne citer qu’elles – , et nombreuses sont les communes qui ont déjà reçu la visite de cet atelier itinérant.
Ainsi à l’occasion de marchés, vides-greniers, fêtes de village, ou simplement aux abords d’une gare ou sur une place, l’atelier vient à chacune de ces occasions déployer ses outils pendant quelques heures pour proposer aux passants de diagnostiquer, et si nécessaire de réparer leurs vélos. Petit à petit, les rendez-vous se créent, et l’atelier est attendu, à tel point qu’on lui reproche ses vacances avec humour : « vous étiez où la semaine dernière ? ». Alors au fil des semaines, les curieux deviennent convaincus : « réparation experte et express » peut-on lire dans les commentaires des publications Facebook de l’atelier. Le réparateur est lui-même qualifié de « sympathique et accessible ». Conclusion : vous n’avez plus de raison de ne pas venir à notre rencontre !
L’objectif principal de cet atelier itinérant est de favoriser le recours au vélo sur le territoire, en aidant les personnes à remettre en état des vélos laissés à l’abandon à cause de pannes. C’est aussi l’occasion de transmettre les gestes de base indispensables à l’entretien et aux petites réparations afin que les usagers du vélo puissent s’autonomiser dans les réparations futures et se réapproprier le savoir technique qui se cache derrière chaque bicyclette. L’Atelier Ambulant cache aussi d’autres enjeux pour le Campus, dont celui de tester un modèle économique. Mis à part pour les éventuelles pièces neuves, il repose entièrement sur un principe de prix libre. Les bénéficiaires peuvent donner la somme qu’ils et elles veulent pour les réparations effectuées sur leur matériel, en fonction de leurs moyens financiers. Une sorte de paiement « avec le cœur » sur lequel sera fait un bilan à la fin de l’expérimentation.
Enfin et surtout, ces ateliers s’inscrivent dans le cadre d’un projet de recherche-action « Mobilité douce et inclusive » financé par le précieux soutien de la Fondation Michelin. Pour cette dimension recherche, chère au Campus, les participants et participantes sont invités à répondre à une enquête visant à mieux appréhender leurs habitudes de mobilité et leurs attentes vis-à-vis des services de réparation et autoréparation.
Sur ce sujet, la prochaine échéance pour tout curieux et curieuse du territoire sont les rencontres de Forges du 5 novembre. Celles-ci seront l’occasion de présenter les premiers résultats d’enquête auprès du public, en vue de l’aboutissement de cette phase du projet fin-novembre. L’ambition sera alors de préciser les perspectives pour la suite du projet et de la forme qu’il prendra. Une question qui reste pour l’heure encore entière.
Crédit photo : Laura Méresse
Article rédigé par François de la Noue