Le portrait du mois… à deux voix


Florence est cheffe de projet ORFEE, et Florent, en service civique depuis six mois, s’occupe du projet Maîtrice Carbone Campus (MC2) au sein de la recherche-action. Leurs activités sont complémentaires, et tous deux ont accepté de se prêter à cette interview croisée pour le questionnaire Proustien et peu orthodoxe du mois. Retrouvez leurs réponses, pleines d’humour et d’énergie !

Bonjour à tous les deux ! Quel est le mot qui vous vient en tête pour décrire votre état d’esprit actuel ?

Florent : Un peu fatigué…

Florence : Bouillonnante, pleine d’énergie !

Pourriez-vous me résumer votre parcours académique et professionnel, en 3 mots?

Florence : je suis ingénieure en optique et en traitement d’images, et j’ai travaillé dans des start-ups high-tech (la start-up nation!) dans ce domaine. De nombreuses réflexions sur l’écologie, notamment à propos des objectifs du développement technique, me font aujourd’hui dire que par la vie collective, la mutualisation, on peut imaginer une société plus centrée sur les humains que sur la technique en elle-même. C’est ce qui compte vraiment.

Florent : je suis d’accord ! J’ai moi aussi un parcours d’ingénieur classique, entrecoupé de nombreux week-ends à la mer et de trois ans de poterie en parallèle. J’ai constaté que les questions techniques sont adressées en silos, sans prendre en compte l’humain, l’histoire, la géo, les non-humains, le vivant en général.

Quelles sont vos activités préférées ?

Florent : J’aime être attentif à ce qui se passe autour de moi. Être dans l’attention, des choses et des gens, des soleils et des mouettes, de l’acier aussi…

Florence : De mon côté, plutôt fabriquer… fabriquer plein de choses ! en bois, en tissu, en tout.

Florent : …et contempler ce que fait Florence !

Florence : …et j’aime aussi aider les autres à fabriquer toutes ces choses.

Vos maîtres-mots ?

Florent : Tout doit servir…. l’utilité, c’est pour ça que j’ai arrêté la poterie (!). Mais le beau peut être utile aussi !

Florence : l’expérimentation et le mouvement, c’est ce qui est le plus chouette. Que les choses puissent évoluer, bouger.

Florent : c’est bien ce mouvement qui permet de rendre utiles des choses qui étaient auparavant inutiles !

Florence : un objet en mouvement est beaucoup plus beau qu’un objet certes agréable esthétiquement, mais qui ne change pas ! C’est pour cela que j’aime beaucoup le tournage sur bois. Le bois bouge, grandit, évolue ; un objet en bois ne reste jamais identique à lui-même, il va toujours changer, dans sa forme et sa couleur. Il va même potentiellement exploser, mais c’est la vie !

Quels sont les combats qui méritent le plus d’être menés aujourd’hui ?

Florent : Faire de son mieux, tout au long de sa vie, pour rendre le monde moins douloureux, plus agréable pour les autres

Florence : Parvenir à se ré-approprier sa vie, ce qui passe par la ré-appropriation de la technique. Il faut apprendre à faire de vrais choix personnels et collectifs sur la direction que l’on veut prendre dans nos vies. Cela s’applique au premier chef au Campus !

Florent : Nos chemins sont inversés, c’est intéressant. Tu pars du bas, moi je pars du haut ; tu pars de ta vie personnelle pour essaimer, moi je pars du constat que la situation à l’échelle collective (y compris mondiale) est dangereuse et qu’il faut donc évoluer. Vu les projections, il est plus que temps d’agir ! Les moyens que l’on se donne collectivement sont réponses à cette lutte globale.

Florence : Oui c’est vrai ; la technique est un des moyens de répondre à cela. Mais même sans la pression imposée par le changement climatique, ce serait intéressant de faire cette démarche en soi. C’est le propre de l’être humain de faire ces choix, de se poser ces questions.

Quelles seraient vos références, héros, modèles, personnages préférés (fiction ou réalité) ?

Florent : Cicéron et Camus !

Florence : Gaston Lagaffe…

Comment avez-vous connu le Campus ?

Florence : par une conférence de Cécile chez les Shifters.

Florent : Par Gaël Giraud, dans une de ses conférences, en 2018… et je le suivais sur les réseaux sociaux.

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’y venir?

Florence : Ce sont l’expérimentation, les projets de vie concrète, lorsqu’ils sont reliés à des enjeux plus grands, au service d’une transition pratiquée au quotidien. Et la vie collective, que je connaissais déjà à la Maison bleue [colocation écologique au sud de Paris], mais pour laquelle il manquait la mise à l’échelle plus large et plus approfondie.

Florent : Mon travail pas très enthousiasmant et la crise Covid. Je suis tombé sur l’offre de service civique au Campus et cela m’a donné envie de venir pour y travailler, plutôt que comme simple bénévole.

Que recherchez-vous au Campus ?

Florent : Vivre la transition, tout simplement. Y compris pour les autres. Rechercher, former, partager et essaimer. Cela rejoint Florence.

Florence : J’aime l’articulation entre l’expérimental en transition, l’écolieu très localisé, et les enjeux bien plus larges de valorisation scientifique et de changement d’échelle. J’espère expérimenter ici pour savoir ce qui est souhaitable dans la transition, plus lointaine.

Florent : Je te rejoins; il s’agit d’être ingénieur, mais à la hauteur des enjeux écologiques. Je veux utiliser mes compétences dignement. Et on essaie sincèrement de le faire au Campus. Et puis… cette ambition donne la pêche!! c’est pour elle qu’on est là !!

Vous travaillez ensemble ; en quoi ce travail consiste-t-il ?

Florent : Il y a beaucoup de liens entre ORFEE et MC2. Florence a commencé MC2 avant de me le léguer, donc nous connaissons bien ces deux projets tous les deux.

Florence : Nous travaillons aussi à maintenir et développer des liens entre le laboratoire et le site. Le projet Campus a d’autant plus de sens que les liens sont forts. Sans écolieu, pas de projet, et vice-versa.

Florent : Ces allers-retours sont permanents entre les deux. Ils représentent une des raisons d’être du projet.

Et pour conclure… le mot qui vous vient pour décrire votre vision de l’avenir ?

Florent : brumeux… aussi bien à titre personnel que mondial !

Florence : en mouvement…

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